Oui, je peux comprendre l’argument du dépaysement, cette envie de vouloir rompre avec les habitudes de notre quotidien. Je ne sais pas où se situe ton village mais effectivement on peut élargir la notion d’éloignement jusqu’à l’échelle de son pays. Si tu estimes que dans ton village les gens se ressemblent tous, ont tous la même façon de penser, les mêmes origines (en remontant à 3 ou 4 générations…), les mêmes goûts (culinaires, musicaux…), que tu n’auras rien à leur apporter et n’auront rien à t’apporter de plus que l’Indien dans son village, effectivement il faut bien bouger un minimum.
A l’échelle nationale, Paris est quand même connue pour ses quartiers emblématiques de la mosaïque culturelle française. Si derrière la culture tu entends une certaine façon de cuisiner, de parler, de s’habiller, de prier un dieu, de penser, tu as de quoi trouver ton bonheur en France il me semble. Et que recherchent ces français d’origines étrangères finalement? Précisément la même chose que nous tous et que l’indien dans son village: être heureux, c’est-à-dire avoir un minimum de confort matériel (ça peu aller du simple toit au-dessus de la tête à une grosse bagnole selon l’éducation) pour ne pas trop galérer et endurer des souffrances dans la vie. Durant mes voyages, j’ai pu discuter avec les gens, en Chine, aux USA, au Brésil et plus particulièrement au Laos (mon ami est d’origine laotienne et une partie de sa famille vit là-bas), et bien au-delà du simple fait que toutes ces personnes étaient très sympathiques et différentes par certains côtés nous aspirions tous à la même chose. Ils ne m’ont rien appris de plus sur moi-même ou sur le genre humain.
Par ailleurs, si tu aimes les sensations fortes comme le parapente, il y a de très beaux spots en France aussi 🙂
Si ton « canapé » ne semble pas être ton grand ami, pour ma part, j’ai passé beaucoup de temps assise sur mon canapé à réfléchir pendant des heures à mon rôle en tant que citoyenne / enseignante Ici en Guyane. Ensuite on peut très bien aller vers l’Autre Ici et Ailleurs, l’un n’empêche pas l’autre. Me concernant, j’en suis à un stade de réflexion où il m’importe peu de Voir les choses ; autrement dit, je suis tout aussi sensible et émue en regardant un beau paysage ou un animal sauvage à travers un reportage ou une photo qu’en le voyant en Vrai; je ressens une joie profonde à l’idée que tout cela puisse exister et ça me suffit. Pour autant ma vie est loin d’être routinière, chaque jour est différent, chaque jour est un nouveau voyage (dans un périmètre d’environ 100 km max!). Aujourd’hui je prends l’avion uniquement pour voir ma famille en Martinique et en France deux fois par an. Tout ceci est très personnel mais c’est une autre vision du voyage…
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Par : Flo
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